À Arras Sud, une ferme en lice pour le Budget citoyen du Département

13 mars 2024

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Un vent de nouveauté souffle sur le quartier Jean Jaurès à Arras… Avec l’arrivée des beaux jours, une ferme pédagogique ouvrira ses portes tous les mercredis après-midi afin de sensibiliser les plus jeunes au respect des animaux.
Marina Risbetz, Présidente de l’association « Bien vivre à Jean Jaurès », a transformé le quartier avec son projet. De nombreux habitants ont adhéré et proposé naturellement leur aide.
En candidatant au Budget citoyen du Département, elle espère bénéficier non pas seulement d’un coup de main mais aussi d’un coup de pouce financier.

D’un collectif à une association : une locataire à la rescousse des animaux (et d’un quartier !)

C’était il y a un peu plus d’un an, lors d’une sortie « Etinç’ailes » au Musée de la Vie Foraine à Sainte-Catherine que tout a commencé pour une jeune locataire de 26 ans, Marina (et ses voisins !).
Elle échange avec d’autres habitants sur la vie du quartier, et rencontre Chrystelle Jakusz, la responsable de l’agence Arras Sud à Pas-de-Calais habitat.
Attachée à son quartier, elle aimerait aider les habitants et les enfants à sortir de chez eux. Cette passionnée d’animaux qui possédait déjà des lapins et des poules a alors une idée en tête : créer une ferme urbaine pédagogique.
A côté de chez elle, un terrain en friche appartenant à Pas-de-Calais habitat était à l’abandon.
Après plusieurs réunions avec les habitants du quartier et l’Office, nous lui prêtons la parcelle afin qu’un projet de ferme pédagogique voit le jour. Fin août 2023, les habitants du quartier se mobilisent pour nettoyer la parcelle qui, au fil des années, s’était transformée en déchetterie illégale. Dans le même temps, l’association « Bien vivre à Jean Jaurès » est officiellement créée.
Une fois la parcelle nettoyée, il fallait encore la sécuriser avec une clôture, y mettre des animaux et installer des abris pour l’hiver.
Pas-de-Calais habitat a financé deux chalets en bois pour un coût de 1400 euros ainsi que l’achat et la pose d’une clôture à hauteur de 8500 euros.
Un chalet accueille des lapins et des cochons d’Inde, tandis que l’autre est aménagé pour des poules. Les animaux recueillis par Marina viennent essentiellement de dons.
Le terrain accueille aussi deux poneys ; l’un borgne et l’autre abandonné par son ancien propriétaire par manque de « copinage » avec un autre pensionnaire.
Sensible à la cause animale, Marina souhaite sensibiliser les plus jeunes grâce à des panneaux explicatifs qui seront posés dans la ferme. De plus, chaque enfant pourra brosser, nourrir et soigner les animaux. Des ateliers bricolage et des balades à poneys seront également proposés.
Elle espère ainsi faire venir les écoles aux alentours. Un autre public lui tient à cœur : les personnes âgées et les personnes handicapées.
Ici c’est « l’école de la vie » indique Marina, « c’est savoir respecter les animaux mais c’est aussi se respecter les uns envers les autres ».
Outre la ferme, une autre vocation de l’association est d’apprendre aux habitants du quartier à jeter dans les poubelles et à trier ses déchets. Pour cela, deux composteurs seront installés sur le terrain et accessibles à tous.

Du montage de projet à la recherche de financements

Marina est à la recherche de financements pour acheter de la nourriture, du matériel pour les ateliers bricolage et pour les manifestations organisées lors de temps forts (Halloween, Pâques…) ainsi que pour les soins vétérinaires. Elle espère ainsi bénéficier d’une subvention dans le cadre du Budget citoyen du Département.
En attendant c’est le système D. Elle échange par exemple du fumier avec des légumes et des fruits pour les animaux. Eh oui, le troc à la côte et apporte une certaine convivialité au sein du quartier.

Ce mardi 13 mars, Marina a participé à un comptoir à initiatives citoyennes dans le cadre de sa candidature au Budget citoyen.
Organisé à la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais, cet événement lui a permis de partager son projet auprès des partenaires du Département et des autres candidats, puis de participer à l’un des trois ateliers proposés : le modèle économique d’un projet avec Pas-de-Calais Actif.
Accompagnée depuis le début de sa candidature par Chrystelle Jakusz, responsable de l’agence Arras Sud, Kévin Milleville, gardien, et Aurélie Poisson, chargée de projets territoriaux, cette ancienne éleveuse de lapins de race compte bien gagner la compétition. Et Marina voit grand ! Elle espère s’agrandir dans les années à venir, notamment grâce à la subvention de 5000 euros du Département. Cette aide est octroyée seulement si son projet est bien labellisé par le Département et ses partenaires, et s’il recueille suffisamment de votes des citoyens en septembre prochain.
Elle est d’ailleurs à la recherche d’une pâture dans le quartier pour accueillir ses poneys, de mai à septembre, et laisser ainsi l’herbe pousser sur l’ancienne friche de Pas-de-Calais habitat.
Marina, toujours accompagnée par Pas-de-Calais habitat, a également candidaté au Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) afin d’obtenir une subvention de l’État de 2000 euros.

Marina présente son projet lors du Comptoir à initiatives citoyennes organisé par le Département à la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais

La ferme accueille aujourd’hui 4 lapins, 2 cochons d’Inde, 8 poules et 2 poneys. Prochainement, 8 nouvelles poules rejoindront la ribambelle.
À côté de l’association et de la ferme où elle est très investie, Marina est graphiste indépendante et travaille essentiellement avec des éleveurs de toute la France. Artiste dans l’âme, elle aime aussi créer des bougies artisanales qu’elle vendait autrefois sur des marchés.
Locataire depuis toujours chez Pas-de-Calais habitat, Marina surprend par ses talents d’autodidacte, son courage, sa générosité et sa capacité à créer une dynamique au sein du quartier qui bénéficiait jusqu’ici d’une faible attractivité.

À ce jour, l’association « Bien vivre à Jean Jaurès » compte 56 adhérents (20 adultes et 36 enfants).
L’adhésion est de 5 euros pour les enfants et 10 euros pour les adultes. Ces cotisations permettent de financer le fonctionnement de la ferme.
Si vous aussi, vous souhaitez rejoindre l’aventure, vous pouvez contacter l’association par mail :